Mars Bleu, dédié à la promotion du dépistage colorectal, touche à sa fin. Mais il n’est évidemment pas trop tard pour se faire dépister !
Azur Sport Santé fait le point sur cette maladie et le dépistage pour inciter toutes les personnes de plus de 50 ans à se faire dépister et vous éclaire sur les bienfaits prouvés de l’activité physique en prévention primaire et en thérapeutique concernant ce type de cancer.
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus courant en France et le deuxième cancer le plus meurtrier en France. Pourtant, détecté tôt il peut être guéri dans 9 cas sur 10. Grâce au dépistage organisé, 3000 décès pas an sont évités en France.
Ce cancer se forme dans le colon ou le rectum et touche autant les femmes que les hommes. Il lui faut plusieurs années (environ 10 ans) pour se former ; c’est dans les polypes (petites excroissances présentes dans le colon) que le cancer peut se développer. Bien que généralement bénins ces polypes peuvent devenir cancéreux.
En bref
Ses causes
Les mauvaises habitudes de vie et d’alimentation sont les principales causes de l’apparition de ce cancer.
Ses symptômes
La présence de sang dans les selles, des diarrhées ou constipations persistantes, une grande fatigue et une perte de poids inexpliquée doivent vous alerter et vous inviter à consulter rapidement un médecin.
Ses facteurs de risque
Comme pour beaucoup d’autres cancers, l’obésité, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’insuffisance d’activité physique, la sédentarité et une alimentation riche en viande rouge contribuent à son développement.
Son traitement
Comme la plupart des cancers, tous les protocoles thérapeutiques sont décidés en concertation pluridisciplinaire et vont de la résection endoscopique jusqu’à la chirurgie.
Son dépistage
Il est constitué d’un test simple, rapide, indolore et pris en charge à 100%. Les polypes peuvent saigner de façon intermittente. Le test de dépistage permet alors de repérer ce sang occulte (c’est-à-dire non visible à l’œil nu) dans les selles et de prouver la présence d’un polype. Comme cette maladie se développe avec l’âge, il est important de se faire dépister régulièrement à partir de 50 ans. Tous les 2 ans, les plus de 50 ans reçoivent un courrier qu’il doivent présenter à leur médecin. Ce dernier leur remet alors le test de dépistage immunologique à réaliser chez soi en 5 minutes puis à renvoyer par la poste.
Les personnes concernées par le dépistage
Le programme de dépistage organisé du cancer colorectal organisé par le CRDC ( Centre régional de dépistage des cancers Sud PACA) s’adresse à toute personne de 50 à 74 ans (soit potentiellement près de 1 591 833 personnes en région Sud PACA)
L’intérêt de l’activité physique concernant le cancer colorectal
En prévention primaire :
Le rapport 2009 du Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer indique que 30% des cancers du côlon pourraient être évités avec un mode de vie plus sain associant activité physique régulière et alimentation riche en fruits et légumes.
Avec plus de soixante études répertoriées, c’est pour le cancer du côlon qu’il existe le plus grand nombre de preuves sur l’effet bénéfique de l’activité physique. La majorité de ces études ont démontré une diminution du risque chez les sujets pratiquant l’activité physique la plus intense avec une réduction moyenne de 40 à 50 % quel que soit leur IMC. Plus le niveau d’activité physique est élevé, plus l’impact sur la prévention du cancer du côlon est importante : on parle d’ « effet/dose ».
Les recommandations actuelles préconisent un cumul de plusieurs sessions d’activité physique quotidiennes supérieures à 10 minutes tout au long de la vie pour réduire le risque de cancer du côlon. En considérant l’effet bénéfique de l’intensité de l’activité physique et de l’effet dose-réponse, le Fonds mondial de recherche contre le Cancer recommande 30 à 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée.
AU TOTAL : 30 à 60 min d’activité physique modérée à intense par jour entraînent une réduction du risque de cancer colique de 25 à 50%.
La pratique d’activité physique a un rôle protecteur sur la survenue du cancer colorectal par deux actions :
- L’augmentation de la motilité intestinale. L’activité physique induit une réduction du temps de transit gastro intestinal et donc une diminution de l’opportunité pour les cancérigènes d’être en contact avec la muqueuse colique.
- Les modifications des concentrations de prostaglandines. L’exercice musculaire intense peut induire des prostaglandines qui vont inhiber la prolifération des cellules coliques et augmenter la motilité intestinale.
En thérapeutique :
Chez le patient cancéreux, l’APA doit faire parti intégrante de la consultation d’annonce.
La majorité des patients est physiquement inactive au moment du diagnostic. Après avoir pris connaissance du diagnostic annonçant la maladie les patients diminuent leur activité physique et augmentent leurs comportements sédentaires.
La fatigue est l’un des principaux symptômes identifiés par les patients. Environ la moitié des malades sont fatigués en début de prise en charge et 80% des patients vont rester fatigués à distance de la fin des traitements anticancéreux. La planification d’une activité physique en cancérologie dès le début de la prise en charge apparaît primordiale pour prévenir et contrôler au mieux la fatigue car c’est le seul traitement efficace sur la fatigue.
Avant, pendant et après la phase de traitement, la recommandation est de réaliser, en plus de l’activité physique quotidienne recommandée en prévention primaire, 3 séances par semaine de 30 à 60 minutes d’activité physique à intensité modérée à vigoureuse.
Les principaux objectifs « thérapeutiques » sont :
- Améliorer la condition physique et la composition corporelle.
- Augmenter la motilité intestinale
- Diminuer la fatigue perçue
- Diminuer la douleur perçue
- Réduire les symptômes dépressifs et anxieux
- Améliorer le sommeil, l’estime de soi et l’image corporelle
- Améliorer la qualité de vie
- Potentiellement améliorer le pronostic
Conclusion
Tout au long de la vie, l’activité physique protège votre santé et est un allié majeur face au cancer, tant en prévention primaire que pendant et après la maladie.
Elle doit faire partie intégrante de notre parcours de vie dès le plus jeune âge et être intégrée au parcours de soins de tout patient cancéreux dès le diagnostic et tout au long de la prise en charge. En dehors des rares contre-indications qu’il faudra dépister, aucune limite d’âge, de niveau physique, d’antériorité sportive ne peut empêcher sa pratique.
Sources :
Article Sport et Cancer, 2016 POST’U. Y.Rinaldi
Ordonnances activité physique, 2020, A.M, Foucaut. D.Chapelot, F.Thuissier, A.Landy, M.Vergnault