La commission sport santé Prévention Handicap de l’Association Nationale des élus aux Sport (ANDES) a initié avec le soutien de la Direction générale de la Santé un sondage qui donne, grâce aux 421 retours enregistrés, une image des initiatives locales en termes de sport santé et des besoins et attentes des élus locaux dans ce domaine.  

Nous vous en proposons une synthèse :   

Les initiatives recensées  

Sport Sur Ordonnance (SSO): 30 % des communes ayant répondu au sondage ont un dispositif dit « Sport Sur Ordonnance », dont 66 % sont portés par des acteurs opérationnels (services des sports, Maisons Sport Santé, Maisons de Santé) et 34 % par des acteurs institutionnels (ARS-DRAJES ou entités partenaires ou pilotées par elles : DAPAPS, PEPS, Pescrimouv…). Ces dispositifs proposent une prise en charge des patients sur 2 créneaux par semaine en moyenne, pour une durée allant au minimum de 3 à 6 mois, au maximum de 3 ans. Le reste à charge pour le patient varie de façon très importante selon les cas, de même que le financement des dispositifs (36 % des dispositifs sont  totalement financés par la ville, 42 % partiellement, 27 % bénéficient d’une subvention de l’ARS via la ville et 19 % via les dispositifs institutionnels) ce qui fait que le coût du dispositif pour la ville peut varier entre  2000 à 300 000 euros selon taille de la ville, la part payée par les bénéficiaires, le nombre de bénéficiaires, le type de dispositifs et les autres acteurs participants au financement du dispositif.  

 

Les autres initiatives sport santé (hors SSO) concernent 62 % des collectivités ayant répondu et s’adressent principalement les personnes âgés (27% des initiatives) et le grand public (17%). Les initiatives concernant les enfants en écoles primaires (7%) et les agents municipaux (5%) sont encore peu développées. 

La méconnaissance du sujet sport santé (pour 58 % des répondants) et le manque de moyens (pour 40 %) sont les 2 principales raisons citées pour expliquer l’absence d’actions sport santé 

Concernant le manque de moyens, l’inéquité territoriale des financements des dispositifs est principalement pointée du doigts, tant au niveau départemental que régional. Les élus constatent également que le lancement des dispositifs est souvent lié à la présence d’un chargé de mission dédié. 

Pour pallier à la méconnaissance de la thématique du sport santé, les élus appellent à une meilleure information/formation et lisibilité sur le sujet (« le sport santé est une jungle ») pour notamment mieux comprendre l’articulation et le fonctionnement des dispositifs qu’ils ressentent comme complexes. Leurs attentes sont fortes sur la communication et l’information de la part de l’état et de l’ARS.  

Par ailleurs, les élus mettent en lumières 4 autres types de difficultés rencontrées quand ils sont amenés à envisager un projet sport santé :  

 

  1. La difficulté de coordonner les acteurs : la mise en réseau des acteurs est un facteur clé de succès mais un vrai défi pour les collectivités. Certaines communes préfèrent s’appuyer sur des dispositifs existants de proximité.  
  2. La pénurie d’éducateurs sportifs aptes à dispenser l’APA est également, selon eux, un sujet à prendre à bras le corps, via un  plan de formation conséquent pour les ES et ETAPS, en  complément des diplômes existants 
  3. S’ils ont conscience de la nécessité d’inciter les associations sportives à monter et labeliser des créneaux sport santé / APA, ils sont confrontés à la difficulté à mettre à disposition des infrastructures et du matériel pour ce « nouveau » public.  
  4. Enfin, associer le corps médical (qui lui aussi semble trouver les dispositifs trop complexes), est très difficile et constitue un frein au développement des actions, surtout celles concernant le SSO. 

 

Ref : Etat des lieux des politiques sport-santé locales et recensement des besoins et des difficultés exprimés par les collectivités locales les élus aux sports et le sport santé de l’ANDES, publié en octobre 2022 

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