Les bienfaits liés à la pratique régulière d’une activité physique adaptée sont bien connus. Depuis ces dix dernières années de nombreuses études ont montré que l’activité physique était à long terme associée à une meilleure santé ; prévenant ainsi l’apparition d’un certain nombre de maladies chroniques (Reiner et al., 2013).

Les recommandations diffusées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2010) encouragent la pratique de 30 minutes d’activité physique par jour pour les adultes et de 60 minutes pour les enfants, 5 fois par semaine. Ces  recommandations sont essentiellement basées sur une activité d’endurance. Cependant l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES, 2016) précise qu’il est également nécessaire de réaliser ces activités de renforcement musculaires et d’assouplissement de façon complémentaire. L’ensemble de ces activités physiques pouvant être fractionnées par périodes de 10 minutes au minimum.
Pour les personnes étant physiquement inactives et éloignées culturellement de l’activité physique, l’atteinte de ces recommandations peut sembler difficile, voire décourageant dans certains cas. Devons-nous adapter ces recommandations pour les populations les plus éloignées de l’activité physique ?
Les résultats de l’étude longitudinale de Wen et collaborateurs (2011) posent la question. Cette équipe de chercheurs taiwanais a suivi l’évolution de l’état de santé de plus de 416 000 personnes adultes pendant 8 ans, ainsi que leurs habitudes en matière de pratique d’activité physique.

Les chercheurs ont observé une réduction du risque de mortalité et une augmentation de l’espérance de vie de 3 années, lorsque les individus pratiquaient au moins 90 minutes d’activité physique par semaine à intensité modérée soit 15 minutes par jour. De plus, chaque 15 minutes supplémentaires au quotidien permettraient à nouveau de réduire le risque de mortalité de 4 %.

Lorsque les personnes semblent très déconditionnées physiquement, les encourager à pratiquer au minimum 15 minutes d’activité physique à intensité modérée, 5 fois par semaine peut constituer une étape intermédiaire. Ceci afin d’améliorer l’adhésion aux recommandations de l’OMS et de l’ANSES à moyen et à long terme.

Il faut également souligner que ces recommandations en matière d’activité physique, doivent être accompagnées de conseils pour lutter contre la sédentarité (une dépense énergétique faible en position allongée ou assise de manière prolongée). En effet, la sédentarité augmenterait également le risque de mortalité de 5% (Chau et al., 2013).

L’ANSES recommande « toutes les 90 à 120 min, une activité physique de type marche de quelques minutes (3 à 5), accompagnée de mouvements de mobilisation musculaire ». En bref AGITez-vous !

Sources :
Reiner, M., Niermann, C., Jekauc, D., & Woll, A. (2013). Long-term health benefits of physical activity–a systematic review of longitudinal studies. BMC public health, 13(1), 813.
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0155Ra.pdf
Wen, C. P., Wai, J. P. M., Tsai, M. K., Yang, Y. C., Cheng, T. Y. D., Lee, M. C., … & Wu, X. (2011). Minimum amount of physical activity for reduced mortality and extended life expectancy: a prospective cohort study. The Lancet, 378(9798), 1244-1253.
Chau, J. Y., Grunseit, A. C., Chey, T., Stamatakis, E., Brown, W. J., Matthews, C. E., … & van der Ploeg, H. P. (2013). Daily sitting time and all-cause mortality: a meta-analysis. PloS one, 8(11), e80000.