#InterviewSportSanté
🎤 Alicia Orengo, Conseillère technique fédérale, Agent de développement et Enseignante en danse adaptée au CDSA06
📍 Avril 2025

💬 Aujourd’hui, dans la région Sud, il existe peu d’offres de danse pensées uniquement pour le plaisir et la santé. Comment convaincre les structures de danse d’ouvrir leurs portes à des séances sport-santé et inclusives ?  💬

 

En tant que professionnelle du sport adapté et enseignante en danse adaptée, je crois profondément au pouvoir du mouvement libre pour tous. Il est temps que les structures de danse intègrent pleinement cette dimension santé et bien-être, qui répond à de vrais besoins de société.
La danse ne doit pas être réservée à une élite technique ou à une tranche d’âge précise. Elle peut — et doit — devenir un espace de mieux-être accessible à toute personne souhaitant renouer avec son corps, retrouver du plaisir à bouger, ou simplement se reconnecter à elle-même dans un cadre bienveillant.
Dans un monde où l’anxiété, la sédentarité et l’isolement progressent, les studios ont un rôle social à jouer : celui d’offrir un lieu de respiration, de rencontre, d’émotion partagée. Ouvrir la porte à des pratiques plus inclusives, ce n’est pas dénaturer la danse, c’est lui redonner toute sa puissance humaine. 

 

Dans un monde ou l'anxiété, la sédentarité et l'isolement progressent, les studios de danse ont un rôle social à jouer / CDSA06, personnes en situation de handicap en train de jour au ballon

 

Ce que j’ai appris au fil des années c’est qu’en s’ouvrant à des publics plus larges, les structures ne perdent rien de leur identité artistique. Au contraire, elles l’enrichissent.
Accueillir des personnes en situation de handicap, des seniors, des jeunes en rupture, c’est apprendre à enseigner autrement, à écouter davantage, à inventer de nouvelles formes. C’est aussi, très concrètement, toucher un public nouveau, souvent en demande d’activités physiques adaptées mais peu proposées dans leur quotidien.
Et quand on crée ces ponts entre les mondes – entre l’art et la santé, entre les jeunes et les moins jeunes, entre les valides et les personnes en situation de handicap – on assiste à de vraies métamorphoses. Des danseurs qui se découvrent, des professeurs qui redécouvrent leur métier, des studios qui deviennent des lieux d’innovation sociale autant qu’artistique. 

 

Il est temps que les structures de danse intègrent pleinement cette dimension santé et bien-être dans leurs offres. Cela répond à de vrais besoins de société / CDSA Personnes en situation de handicap sur scène en fin de spectacle de danse

 

À tous mes collègues responsables de studios, professeurs ou intervenants en danse adaptée, je dirais que cette ouverture vers la danse santé et inclusive n’est pas une contrainte : c’est une chance. Une opportunité de diversifier vos pratiques, de rencontrer des profils passionnants, et de redonner du sens à votre pédagogie.
Il ne s’agit pas de transformer tout un programme du jour au lendemain, mais de commencer petit : un atelier par mois, une porte ouverte en partenariat avec une association locale, un cycle thématique autour du bien-être. La dynamique se construit au fil des rencontres et des retours.
Vous serez surpris de la richesse que ces expériences peuvent apporter : pédagogiquement, humainement, mais aussi artistiquement. Car sortir du schéma classique permet parfois d’ouvrir de nouvelles voies de création, plus intuitives, plus vivantes. Et les pratiquants, eux, vous le rendront au centuple. 

 

La danse ne doit pas être réservée à une élite technique ou à une tranche d'âge précise. Elle doit être accessible à tous. / CDSA06 Alicia Orengo, Interview Sport Santé sur scène en fin de spectacle avec ses danseuses et danseurs

 

Ensemble, nous pouvons faire évoluer les mentalités. En proposant même un seul créneau par semaine dédié au sport santé, on crée une porte d’entrée vers un univers où chacun peut bouger selon ses capacités, ses envies, et ses ressentis.
Cela peut prendre la forme d’un atelier de danse douce, d’un moment d’expression corporelle libre, d’un espace pour explorer la musique par le geste sans souci de technique. Ce type de séance change des vies.
La danse a pleinement sa place dans le parcours de santé globale. Il est temps que ce message soit entendu, partagé, valorisé dans toutes les structures. Ensemble, faisons de la danse un outil de prévention, de lien social, de mieux-être. Parce que danser, ce n’est pas seulement bouger : c’est exister. 

 

Un bel exemple de cette vision inclusive…c’est l’association Aide Vie Danse, fondée par Lisa MATHONAT, dans laquelle j’interviens également. Cette structure propose une approche unique et profondément bienveillante de la danse santé. Ici, l’objectif n’est pas de performer, mais simplement de faire du bien en bougeant. Les activités proposées – qu’il s’agisse de danse, de Pilates ou de renforcement musculaire – placent toujours la danse et le plaisir du mouvement au cœur de la séance. Elle intervient auprès de divers publics en situation de handicap ou atteints d’ALD par exemple.  
Les pratiquants viennent autant pour le moment convivial que pour l’activité physique : on y danse pour se sentir vivant, pour prendre soin de soi, pour se reconnecter au groupe. L’approche est douce, inclusive, et respectueuse des rythmes de chacun. C’est exactement ce type de structure qu’il faudrait voir éclore dans toutes les régions, car elles montrent que l’activité physique adaptée peut être joyeuse, artistique, et bénéfique à tous les âges de la vie et pour toutes formes de public.  

 

 

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