L’espace public appartient à toutes et tous. Pourtant, l’aménagement de nos villes a longtemps été influencé par une vision masculine dans des domaines tels que l’urbanisme, la politique, le paysagisme et la construction. Ces processus décisionnels ont conduit à des espaces publics qui ne répondent pas toujours aux besoins et aux attentes des femmes.

Pour que les femmes investissent davantage les espaces publics et s’y sentent pleinement à leur place, plusieurs éléments doivent être repensés en fonction de leurs besoins réels.

Penser les aires de jeux pour inclure les filles en situation de handicap

À quoi ressemblerait une ville pensée pour les femmes ?

L’histoire d’Emma

Emma est née dans une ville où les espaces publics n’étaient pas pensés pour elle. Pourtant, à chaque étape de sa vie, elle aurait pu bénéficier d’une ville mieux conçue, qui l’encourage à bouger, à se sentir en sécurité et à s’approprier l’espace public.

Et si nous imaginions une ville qui accompagne Emma, de l’enfance à l’âge adulte, en intégrant ses besoins réels dans chaque recoin de l’espace urbain ?


Emma, la fillette aux baskets impatientes

Emma adore jouer dehors, mais dans sa cour de récréation, un immense terrain de foot accapare tout l’espace tandis que les filles, faute de mieux, se rassemblent sur les bancs. À 8 ans, elle commence déjà à bouger moins. Pourtant, l’activité physique dès le plus jeune âge est essentielle à son développement moteur et à sa confiance en elle.

Une ville qui encourage les filles à bouger dès l’enfance, c’est :

  • Des aires de jeux repensées pour favoriser la mixité : Vienne (Autriche) a redessiné ses parcs en diversifiant les équipements pour éviter que les garçons monopolisent certains espaces. Résultat ? Une augmentation de 25 % de la fréquentation féminine dans les parcs publics. (source)
  • Du mobilier urbain ludique comme les “Chemins actifs” peints sur les trottoirs (ex : parcours de marelle à Barcelone) pour inciter filles et garçons à sauter, courir et s’amuser en allant à l’école.
  • Des terrains de sport partagés et modulables, comme à Umeå (Suède), où le design des espaces sportifs encourage la coopération plutôt que la compétition (source)

📊 Statistique marquante : Dès 8 ans, les filles sont deux fois moins nombreuses que les garçons à pratiquer une activité physique en extérieur (source : UNESCO).


Emma, l’adolescente en quête d’espace et de liberté

À 15 ans, Emma aimerait rentrer seule après son cours de danse, mais certaines rues mal éclairées et isolées l’inquiètent. Elle voudrait aussi essayer le skate ou le basket en plein air, mais les infrastructures sont souvent monopolisées par des groupes de garçons. Résultat ? Comme 60 % des adolescentes, elle réduit ses activités physiques en dehors du cadre scolaire.

Une ville qui accompagne les adolescentes dans leur autonomie et leur bien-être physique, c’est :

  • Des espaces sportifs plus inclusifs : à Barcelone, certaines installations intègrent des zones de danse et des agrès de gymnastique en extérieur, pratiques souvent plus prisées par les jeunes filles.
  • Un éclairage intelligent et des caméras dans les parcs et les stations de transport, comme à Bogotá (Colombie) avec son programme “Women and Safe Cities”. (source)
  • Des itinéraires cyclables protégés et une meilleure intégration des transports nocturnes, comme à Paris avec les “bus de nuit sur demande” pour déposer les passagères plus près de chez elles.

📊 Statistique marquante : 81 % des femmes déclarent avoir été victimes de harcèlement dans l’espace public, limitant leur mobilité et leur pratique sportive (source : Ipsos).

Mobilier urbain inclusif, coloré, arrondi et pensé pour les femmes


Emma, la femme active aux mille responsabilités

Emma jongle entre son travail, ses enfants et son bien-être. Elle aimerait intégrer plus de sport dans son quotidien, mais plusieurs obstacles persistent : où ranger son sac à main, sa poussette et ses affaires de sport ? Où trouver des toilettes propres après son footing lorsqu’elle est est en pleine période menstruelle ? Comment faire du vélo sans crainte du vol ou du harcèlement ?

Une ville qui soutient les femmes actives dans leur quotidien, c’est :

  • Des casiers sécurisés près des équipements sportifs en libre accès, comme à Copenhague, où certains bancs publics disposent aussi de coffres verrouillables.
  • Des toilettes publiques propres, accessibles et gratuites, comme à Tokyo, où un vaste réseau de toilettes design et hygiéniques a été déployé en centre-ville.
  • Des vestiaires et douches urbaines, comme à Berlin, où certains espaces de coworking offrent des installations pour les sportives qui se déplacent à vélo.
  • Des pistes cyclables bien pensées, avec plus de feux de circulation adaptés aux vélos et des parkings sécurisés dédiés, comme à Amsterdam.

📊 Statistique marquante : 80 % des tâches domestiques et logistiques du quotidien sont encore assurées par les femmes, limitant leur temps libre pour le sport (source : INSEE).

Espaces publics pensés pour les femmes : toilettes propres, pistes cyclables colorées et bien éclairées la nuit


Emma, la senior en quête de sérénité et de lien social

À 65 ans, Emma aspire à des moments de détente, de partage et d’activité physique douce. Pourtant, son quartier manque d’espaces verts accessibles, et la majorité des salles de sport sont orientées vers la performance plutôt que le bien-être.

Une ville qui accompagne les femmes seniors dans leur santé et leur sociabilité, c’est :

  • Des espaces de sport doux, comme à Stockholm, où certains parcs proposent des parcours de marche adaptés avec des bancs inclinés pour les étirements.
  • Des jardins partagés et des espaces de rencontre intergénérationnels, comme à Lyon, où des “cuisines urbaines” permettent aux seniors de cuisiner ensemble après un atelier de gym douce.
  • Des bancs et lieux de pause bien placés, comme à Barcelone, où les “Superblocks” réservent des îlots de repos aux piétons, favorisant la promenade et les interactions sociales.

📊 Statistique marquante : Les femmes vivent en moyenne six ans de plus que les hommes, mais avec un plus grand risque de sédentarité après 60 ans (source : OMS).


Vers une ville qui bouge pour toutes et tous

L’histoire d’Emma, c’est celle de milliers de femmes qui méritent une ville adaptée à leurs besoins réels, à chaque âge de leur vie.

Créer des espaces publics qui encouragent le mouvement, la sécurité et la convivialité, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Parce qu’une ville qui pense aux femmes, c’est une ville qui bouge mieux, pour tout le monde.

🌍 Et si nous réinventions nos villes pour que chaque femme, comme Emma, puisse bouger librement et en toute sécurité ?

 


 

Le design actif : une solution clé pour inclure les femmes dès l’enfance

Le manque de littératie physique commence dès l’enfance : si les filles ne trouvent pas leur place dans les jeux extérieurs ou les infrastructures urbaines, elles auront plus de mal à intégrer l’activité physique dans leur vie d’adulte.

Pour contribuer au tournant que prend notre société, nous avons créé JEU BOUGE +, un jeu de l’oie géant à imprimer au sol. En jouant ensemble, filles et garçons découvrent le plaisir du mouvement, sans compétition, sans pression. Ils sautent, dansent, courent… et intègrent naturellement le mouvement à leur quotidien. Et grâce au site dédié (où les enfants lancent des dés virtuels et sélectionnent des couleurs) ils apprennent les bienfaits de l’activité physique tout en jouant. Design actif + sensibilisation + activité physique tout en un !

jeu educatif sport sante

Site interactif pour piloter le jeu éducatif et ludique JEU BOUGE PLUS

 

🌍 Vers un futur où la ville bouge pour toutes et tous

Créer une culture du mouvement inclusive, c’est intégrer toute la population dans l’espace urbain et sportif, sans distinction de genre.
Et si la prochaine génération grandissait en ville avec un design qui les pousse à bouger, ensemble ?