L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Observatoire Européen des Politiques et des Systèmes de Santé ont publié un rapport sur les conséquences économiques de la mauvaise alimentation et du manque d’activité physique.

Ces deux facteurs de risques seraient en partie responsables de 30% des maladies chroniques dans le monde, tels que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et certains cancers. Ces maladies chroniques réduisent la qualité et l’espérance de vie des personnes touchées par celles-ci. Ces affections de longue durée sont également un fardeau économique pour les différents systèmes de santé.

Tandis que le traitement des maladies chroniques représente l’essentiel des dépenses de santé, le financement des programmes de prévention est en baisse selon l’Organisation de Coopération et Développement Économique (OCDE). Or, il existe désormais un consensus sur l’efficacité et les effets bénéfiques des programmes de prévention de la santé par la diététique et l’activité physique.

Cependant, les coûts associés à la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique sont difficiles à estimer.

Ce rapport rédigé à partir d’une trentaine d’articles scientifiques fait le point sur les méthodes d’évaluation de ces coûts dans les dépenses de santé. Dans la majorité des études, il est démontré qu’il y a bien une corrélation entre la mauvaise alimentation, le manque d’activité physique et l’augmentation des dépenses de santé.

En Europe, ce coût en constante augmentation est estimé à 6% de l’ensemble des dépenses de santé. Le rapport souligne que ces montants ne sont en général pas pris en compte.

Dans le cadre de ce rapport, une étude de cas a été réalisée sur les conséquences économiques d’une mauvaise alimentation et d’un manque d’activité physique sur les dépenses de santé liées au diabète de type 2. Les experts estiment que la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique des pays suivants : l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, pourraient représenter un coût additionnel de 883 millions d’euros d’ici 2020.

En France, ce coût est estimé à plus de 202 millions d’euros dont 126 millions d’euros attribuables au manque d’activité physique.

Ces importantes dépenses de

santé pourraient être évitées à travers des politiques investissant de manière massive le champ de la prévention. En 2014, un rapport de la Commission Européenne estimait qu’on pourrait réduire de 700 milliards d’euros les dépenses de soins de santé grâce à une alimentation adaptée et un niveau d’activité physique suffisamment important.

Source : Candari, C.J., J., Cylus, J., & Nolte, E. (2017). Assessing the economic costs of unhealthy diets and low physical activity: an evidence review and proposed framework. WHO.