#InterviewSportSanté
🎤 Nicolas Lovera, co-directeur de Playgones
📍 Mars 2025

💬 En tant que designer actif et papa engagé, que signifie pour toi “penser une ville en santé” ? 💬

C’est accepter de sortir des cases.
Aujourd’hui, trop d’appels d’offres nous demandent de dupliquer des modèles existants : des city stades, des plateaux multisports standardisés…
Résultat ? On reproduit les mêmes schémas d’exclusion. On construit des espaces monopolisés par les garçons valides de 15 à 25 ans.

Et les autres ?
Où sont les filles ? Les seniors ? Les personnes en situation de handicap ? Les jeunes mamans avec poussettes ? Les passants fatigués ?
On invisibilise des publics entiers.

Ce que je rêve de voir, c’est un vrai changement de paradigme :
👉 Des appels à idées, pas à reproduction.
👉 Des enveloppes ouvertes qui libèrent l’imagination.
👉 Des espaces de lien, pas seulement de performance.

Créer une ville en santé, c’est penser l’espace public comme un catalyseur de relation humaine — et non comme un simple terrain d’exercice.

Concevoir les espaces de demain c'est accepter de se libérer des modèles standardisés

Ce que j’ai appris au fil des années…

C’est qu’on ne peut pas imposer une forme de vie saine. On peut seulement créer les conditions pour qu’elle émerge naturellement.

Et cela commence par une ville inclusive, joyeuse, douce et animée — qui mêle les âges et les rythmes.

Dans un parc :
👦 Le petit regarde le grand, l’imite, apprend.
👴 Le senior, riche de vécu, partage son calme, son écoute, sa patience.
🤝 Le lien naît, fluide, organique.
Savoir-faire contre énergie débordante : c’est un échange précieux, un trésor social.

Le mouvement émerge du lien. Et le lien se tisse dans des lieux où chacun peut exister pleinement, sans crainte ni contrainte.

Et puis, il y a le personnel.

Je suis papa.
J’ai une fille. Et je veux qu’elle grandisse dans une ville où elle se sentira libre, forte et en sécurité.

Je ne veux pas entendre un jour :
“Papa, j’ai peur de rentrer seule le soir.”

Je veux une ville où elle pourra marcher dignement, sans raser les murs.
Une ville qui pense à elle. Une ville qui pense aux autres.

Je veux des trottoirs larges, où une poussette et un fauteuil roulant peuvent se croiser paisiblement.
Je veux une ville qui accueille, qui embrasse, qui soutient.

 

On veut pour nos filles des villes bienveillantes, sûres et fluides

 

À tous mes collègues urbanistes, élus, professionnels du sport, du social ou de la santé — je dis :

➡️ Soyons courageux. Osons désobéir aux normes dépassées.
➡️ Sortons des logiques budgétaires qui étouffent l’élan créatif.
➡️ Posons-nous cette question essentielle :
“Ce que je conçois aujourd’hui… est-ce que cela crée réellement du lien, du mouvement, de la joie, du soin ?”

Créer une ville vivante, c’est un travail de terrain, de lien, de patience et d’écoute.

C’est accepter de se tromper parfois, et rebâtir à partir de la sagesse acquise.

Observer la vie réelle.
Écouter les usages spontanés.
C’est là que se cache l’intelligence collective.

Ensemble,

Osons rêver des villes sensibles, agiles, où le design actif ne sera plus un luxe mais un réflexe.

🏙️ Des villes bienveillantes où :
🚲 La voiture cède la place à la mobilité active.
👮‍♀️ La police devient un relais social protecteur.
👧👵 Les enfants et les personnes âgées se croisent, s’entraident et se reposent.
🏞️ Le sport devient un jeu, une pause, une pratique libre et inclusive.

Des villes où marcher, rire, se rencontrer, s’allonger, s’émerveiller, se renforcer… font partie de l’architecture du quotidien.

Ouvrons le champ des possibles. Ne reproduisons pas. Imaginons. La ville de demain sera celle qu'on aura osé rêver ensemble.

#DesignActif #SportSanté #SportPourTous #UrbanismeVivant #PréventionSanté #InclusionUrbaine
#MobilitéDouce #Mixité #Intergénérationnel #EspacePublicVivant #SantéMentale


Ces articles pourraient vous intéresser :