L’absentéisme au travail est une des principales préoccupations des employeurs. En effet, selon le baromètre de l’absentéisme (Ayming, 2015), le taux d’absence moyen par salarié est  d’environ 16 jours par an. Le manque à gagner pour les entreprises est estimé à plus de 60 milliards d’euros. Les problèmes de santé des salariés sont en grande partie responsables de cet absentéisme. Or Il est désormais bien établit que l’activité physique est un moyen de prévenir, voire d’améliorer la santé (INSERM, 2008). De plus, la littérature scientifique suggère que la pratique d’une Activité Physique (AP) régulière et modérée améliore également la productivité au travail et limite l’absentéisme au travail (Conn et al, 2009).

Une nouvelle étude américaine récemment publiée dans la revue « Plos One » (2017)  confirme cette tendance. De manière objective, Losina et collaborateurs ont cherché à mesurer l’association entre le niveau d’activité physique et le taux d’absentéisme lié à un problème de santé. Ils ont ainsi sélectionné un centre hospitalier de plus 400 employés qui étaient volontaires pour participer à l’expérimentation. Pendant 24 semaines, chaque employé était incité à augmenter son niveau d’activité physique notamment grâce à une aide financière. 292 salariés volontaires ont répondu à un questionnaire d’évaluation de leur état de santé et ont reçu un accéléromètre afin d’objectiver leur niveau d’activité physique. Les résultats montrent que les employés qui respectent les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soit 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, ont un taux d’absentéisme significativement plus bas que les personnes ayant un faible niveau d’AP (Figure 1). Ceci est d’autant plus significatif lorsque les employés ont un problème de santé chronique. Ceux qui ont un niveau d’activité physique  conforme aux recommandations de l’OMS ont été absents en moyenne 7,7 heures sur les 24 semaines ; tandis que les personnes ayant un niveau d’activité physique inférieur à 75 minutes par semaine ont été absents en moyenne 24,8 heures.

Schéma article

Fig. 1. Nombre d’heures non planifiées d’absence du travail pour un problème de santé et de la quantité d’activité physique hebdomadaire des employées (Losina et al, 2017).

L’activité Physique peut être ainsi un bon moyen pour les entreprises d’améliorer la santé et le bien être de leurs salariés, ainsi que leur productivité, tout en limitant l’absentéisme. Investir dans la promotion de l’activité physique se révèle être un modèle « gagnant-gagnant » à la fois pour les entreprises et les salariés.

Références :
  • Losina, E., Yang, H. Y., Deshpande, B. R., Katz, J. N., & Collins, J. E. (2017). Physical activity and unplanned illness-related work absenteeism: Data from an employee wellness program. PloS one, 12(5), e0176872.
  • Aquatias, S., Arnal, J. F., Rivière, D., Bilard, J., Callède, J. P., Casillas, J. M., … & Duché, P. (2008). Activité physique : Contextes et effets sur la santé. INSERM.
  • Baicker, K., Cutler, D., & Song, Z. (2010). Workplace wellness programs can generate savings. Health affairs, 29(2), 304-311.
  • Conn, V. S., Hafdahl, A. R., Cooper, P. S., Brown, L. M., & Lusk, S. L. (2009). Meta-analysis of workplace physical activity interventions. American journal of preventive medicine, 37(4), 330-339.
  • http://www.ayming.fr/metiers/performances-rh/contact-abonnement/barometre-absenteisme/