Une étude clinique est actuellement menée au  CHU  de Nice afin d’évaluer les effets bénéfiques d’un programme d’ activité physique adaptée associée à une prise en charge diététique, sur l’ état de santé des  patients ayant une stéatose hépatique (foie gras lié à l’obésité ou au diabète : encadré 1)
Le programme d’activité physique adaptée (aussi appelée « APA » ou « activité physique à visée thérapeutique ») du CHU permet une reprise progressive et personnalisée de l’activité physique (encadré 2) grâce à un professionnel, enseignant en Activité physique Adaptée Santé diplômé d’un master 2 APAS.

Après tirage au sort, deux tiers des patients bénéficieront du programme d’APA et du suivi diététique au CHU  de Nice et un tiers des patients bénéficieront du suivi diététique seul. Dans tous les cas les patients des 2 groupes profiteront d’un avis médical par un hépatologue, d’un suivi diététique et d’un bilan physique en participant à cette étude.

L’étude dure 9 mois au total, avec pour les patients du groupe APA, 3 mois d’activité physique entièrement pris en charge (2 séances/semaine en groupe avec l’enseignant en APA et 1 séance/semaine à domicile avec un logiciel dédié et personnalisé), puis 6 mois de pratique en autonomie des exercices physiques préalablement enseignés.

 

Conditions pour participer :

  • Être majeur (homme ou femme)
  • Être affilié(e) à la sécurité sociale
  • Présenter une stéatose hépatique liée à l’excès de poids ou au diabète
  • Ne pas consommer de boisson alcoolisée de façon significative
  • Ne pas présenter d’autre maladie hépatique
  • Ne pas présenter de cirrhose
  • Signer le consentement éclairé de l’étude

 

Si vous êtes intéressé(e) pour vous, une personne de votre entourage ou un de vos patients, si vous êtes professionnels de santé, merci de contacter :

Par mail : Mme Françoise Lermite : lermite.f@chu-nice.fr

ou par téléphone : Mme Annie Fafin au 0492035943.

L’étude est coordonnée par le Pr Rodolphe Anty, hépatologue.

Co-investigateur Sébastien Le Garf, docteur en Sciences et enseignant APA.

 

 

Aller + loin :

Encadré 1

La maladie « NASH », dite maladie du foie gras

Maladie relativement répandue et aux conséquences potentiellement graves, la NASH (Non Alcoolic Stéato Hépatitis) reste pourtant méconnue du public, et même des professionnels de santé, à l’exception bien sûr de ceux qui la prennent en charge, les hépato-gastro-entérologues. « Cette maladie du foie concerne majoritairement des patients diabétiques et/ou en surpoids ou obèses, informe le Pr Anty.

Les symptômes n’étant pas spécifiques voire absents -le foie ne « fait pas de bruit »-, le diagnostic n’est pas toujours évident. La découverte est parfois totalement fortuite, à l’occasion d’un bilan réalisé dans un contexte de troubles intestinaux (constipation…). À l’échographie abdominale, un foie gras (ou « stéatosique ») apparaît brillant, ce qui signe la maladie.

De plus, on peut aussi être orienté par une anomalie inexpliquée du bilan hépatique – élévation des enzymes Gamma GT, ASAT, ALAT- (alors que le patient ne consomme pas d’alcool). »

Au total, on estime que 18 % des Français présentent un foie gras, la plupart du temps sans gravité. « Mais dans 20 % des cas, l’accumulation de graisse dans le foie entraîne une inflammation du tissu hépatique. Si rien n’est fait, un quart de ces patients atteints présenteront à terme des lésions cellulaires identiques à celles causées par une cirrhose. »

 

Encadré 2

Le programme d’APA

Les séances, qui se déroulent sur 12 semaines, se tiennent par petits groupes de 4 personnes maximum, à l’hôpital l’Archet 1 ou au Stade Charles Ehrmann selon les disponibilités de chacun : 2 séances d’une heure sont dispensées gratuitement par un professionnel en APA auxquelles s’ajoute 1 séance en autonomie à réaliser le week-end.

Ces séances en autonomie sont proposées sous forme de vidéos par l’intermédiaire d’une web application dans laquelle un programme a été conçu selon l’état clinique. « Tous les participants sont adressés à un cardiologue, avant la mise en route du programme, afin de vérifier qu’ils ne présentent pas de contre-indications à l’activité physique adaptée», précise le Pr Anty.

De plus, deux types de séances sont prévus : des exercices à dominante cardiorespiratoire et des exercices de renforcement musculaire. « À la fin des 12 semaines d’intervention, une nouvelle évaluation est proposée afin de mesurer l’évolution des différents paramètres suivis. Cette période est suivie d’une phase d’autonomie d’une durée de 6 mois : le but lors de cette phase est que la personne maintienne par elle-même une activité physique régulière », insiste Sébastien Le Garf.

Durant cette phase, l’enseignant en APA accompagne le participant par l’intermédiaire d’appels téléphoniques tous les 2 mois qui permettent d’analyser sa motivation, les difficultés rencontrées pour maintenir cette activité physique régulière ou pour rompre la sédentarité et ainsi trouver des solutions pour les surmonter. Enfin, une dernière évaluation est réalisée à la fin des 6 mois d’autonomie afin de mesurer l’évolution des différents paramètres lors de ces 6 derniers mois.

 

Les investigateurs principaux de cette étude ont été interviewés par Mme Cattan, chef du service Santé du Groupe Nice-Matin, dont la publication est parue dimanche 19 juin 2022.