Le programme “As du Cœur” prouve son efficacité

Une expérimentation article 51 (dispositif permettant d’expérimenter de nouvelles organisations en santé) menée dans 5 régions françaises démontre que l’activité physique adaptée, intégrée au programme “As du Cœur”, améliore significativement la santé des patients cardiaques… tout en générant de substantielles économies pour l’assurance maladie.

As du coeur vidéo explicative

Dans un contexte où la prévention en santé devient une priorité nationale, le rapport d’évaluation de l’expérimentation « As du Cœur » vient appuyer la pertinence des dispositifs alliant réadaptation cardiaque et activité physique adaptée (APA). L’analyse des données de l’expérimentation menée dans 5 régions et 11 départements avec 38 structures spécialisées démontre les bienfaits de ce programme aussi bien sur la santé des patients que sur les finances publiques.

 

As du Cœur expliqué en moins de 2 min : https://www.youtube.com/watch?v=CTDwkBnXSIc

 

Interview du Dr. Alain Fuch (Président d’Azur Sport Santé) sur BFM TV : https://www.bfmtv.com/cote-d-azur/replay-emissions/tous-terrains/tous-terrains-du-lundi-10-mars-sport-rembourse-le-combat-de-deux-azureens_VN-202503100668.html

Interview BFM TV As du Cœur Dr. Alain Fuch

 

Avril 2025, où en sommes-nous ?

Pour donner suite aux résultats encourageants du programme As Du Cœur, validés par le comité technique de l’innovation en santé, Azur Sport Santé milite activement pour que l’activité physique adaptée (APA) puisse être remboursée par l’assurance maladie. Cette expérimentation a démontré que le dispositif est reproductible, réalisable et économiquement viable. Pour autant, aucun engagement officiel n’a encore été pris par le Ministère de la Santé.

Les autorités attendent la fin de l’ensemble des expérimentations menées dans le cadre de l’article 51 avant de se prononcer sur une éventuelle généralisation. Si certaines pathologies comme le cancer bénéficient déjà de régimes spécifiques, elles restent fortement encadrées par des protocoles médicaux stricts.

Le Ministère privilégie une approche par grandes familles de pathologies, probablement afin d’éviter la multiplication de dispositifs trop hétérogènes. Le modèle mis en œuvre dans As Du Cœur pourrait ainsi servir de référence pour servir de référence pour les autres prises en charge « cardio ».

En somme, malgré des avancées notables et des résultats probants, la reconnaissance institutionnelle et le remboursement généralisé de l’APA ne sont pas encore à l’ordre du jour. Le projet reste tributaire d’un contexte politique complexe et de décisions à venir. Toutefois, les données issues de l’expérimentation constituent d’ores et déjà une base solide pour faire avancer le débat.

 

 

 

Des patients plus actifs et en meilleure santé

Parmi les 466 patients inclus dans le programme et comparés à 311 témoins accueillis dans les mêmes services de réadaptation, les résultats sont sans appel :

  • Le taux de patients devenus suffisamment actifs a progressé de 34 %, alors qu’il baisse de 50,8 % chez les témoins.
  • La qualité de vie, mesurée par le score EQ-5D (0 = santé très altérée, 1 = santé parfaite), est passée de 0,969 à 0,977.
  • La pérennisation de la pratique est remarquable : un an après, 84,5 % des patients poursuivent une activité physique régulière ; ils sont encore 82,8 % deux ans plus tard et les résultats à 3 ans* sont en cours de recueil.

*Concernant le suivi d’activité physique à 3 ans, nous n’avons pas encore les résultats mais nous espérons que les taux de poursuite d’une AP seront encore au-delà des 80%. En termes de suivi, nous questionnons les personnes grâce à différents questionnaires : Marshall, EQ-5D ainsi que des questions autour du niveau de satisfaction des programmes. A ce jour aucun suivi de cohorte scientifique de cette ampleur n’a été réalisé avec pour cœur de questionnement l’Activité Physique.

Mais laissons les bénéficiaires en parler avec leurs propres mots :

🗣️ Fatima, 59 ans – retraitée active, triple pontage en 2021

« Le cœur, ce n’est pas que les médicaments ! Grâce à As du Cœur, j’ai repris une activité régulière, adaptée à mes capacités. J’ai perdu 6 kilos, mon cardiologue a réduit un traitement, et je me sens à nouveau actrice de ma santé. C’est plus qu’un programme, c’est une renaissance. »

🗣️ Jean-Pierre, 72 ans – ancien artisan, pathologie chronique stabilisée

« Ce programme m’a remis sur les rails. Je ne suis plus spectateur de mes rendez-vous médicaux. On m’a expliqué, accompagné, motivé. Et maintenant, même ma femme s’y est mise ! On marche ensemble, et on voit les bienfaits tous les jours. »

🗣️ Marc, 68 ans – ancien cadre, infarctus en 2022

« Avant, je pensais que faire du sport après un problème cardiaque, c’était dangereux. Mais avec le programme, j’ai appris à bouger en toute sécurité. Aujourd’hui, je marche trois fois par semaine, je dors mieux, j’ai repris confiance en moi… et surtout, je n’ai plus peur. L’APA a changé ma vision de la santé. »

 

Moins d’hospitalisations, un meilleur suivi médical

Comparés à 1300 patients témoins tirés du système national des données de santé et appariés (âge, sexe, pathologie), les participants au programme « As du Cœur » montrent une baisse significative des hospitalisations dans l’année qui suit : 38,4 % contre 50,8 %, un résultat statistiquement très significatif (p<0,0001). Le suivi médical est également renforcé, impliquant davantage les généralistes, cardiologues et autres spécialistes.

 

 

Une opération gagnante pour l’Assurance maladie

La prise en charge du programme s’élève à 592 € par patient, soit un total de 275 872 € pour les 466 participants. Pourtant, les économies générées sont bien supérieures : les dépenses de santé annuelles de ces patients sont inférieures de 3 224 € en moyenne à celles du groupe témoin, soit 1,5 million d’euros de dépenses évitées.
Au final, l’impact budgétaire net s’élève à plus de 1,2 million d’euros d’économies pour l’Assurance maladie en une seule année.

 

 

Un potentiel de 163 millions d’euros d’économies par an

L’estimation nationale donne le vertige : si 70 % des 68 000 patients réadaptés chaque année bénéficiaient du programme « As du Cœur », l’économie annuelle pour l’assurance maladie serait de 163 millions d’euros.

Une preuve de plus que l’activité physique adaptée, lorsqu’elle est bien encadrée, est un levier puissant pour améliorer la qualité de vie des patients tout en maîtrisant les dépenses de santé. Reste maintenant à généraliser ce type de programme à plus large échelle.

 

______________________

Ces articles pourraient vous intéresser :

Les structures ayant participées à l’expérimentation As du Cœur : https://azursportsante.fr/initiatives/as-du-coeur/

Mieux comprendre l’article 51 : https://azursportsante.fr/actualites/as-du-coeur-article-51-rapport-2022/

Les premières nouvelles encourageantes : https://azursportsante.fr/actualites/remboursement-apa/