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💬 “TDAH, en quoi prescrire une activité physique améliore la qualité de vie de ses enfants ?” 💬
“En tant qu’interne de santé publique dans une association sport-santé, je m’intéresse à l’activité physique en tant qu’option thérapeutique dans le cadre de différentes pathologies. Cette semaine je me suis intéressé aux liens entre activité physique et TDAH. J’ai découvert que l’activité physique (AP) n’était pas simplement un moyen d’améliorer la condition physique générale, mais une véritable intervention thérapeutique, avec des effets tangibles sur les symptômes du TDAH.
Ce que j’ai appris au fil des années, c’est que tous les types d’activités physiques ne sont pas équivalents. Par exemple :
- Les sports à habiletés ouvertes, comme le football ou le basketball, se déroulent dans des environnements dynamiques et imprévisibles. Ces sports sont particulièrement efficaces pour améliorer le contrôle inhibiteur, une compétence essentielle pour les enfants qui ont du mal à réguler leurs impulsions. En jouant dans des situations où ils doivent anticiper, réagir rapidement et ajuster leur comportement, ils développent une meilleure maîtrise de leurs actions.
- Les activités à habiletés fermées, comme la natation ou le jogging, offrent une structure répétitive qui stimule la mémoire de travail. Ces activités permettent aux enfants de se concentrer sur des tâches spécifiques, tout en créant un environnement apaisant et prévisible qui réduit l’anxiété et l’hyperactivité.
- Les exercices multicomposants, qui intègrent des efforts variés (comme un programme combinant endurance, coordination et musculation légère), renforcent la flexibilité cognitive et aident les patients à mieux s’adapter aux changements ou aux imprévus du quotidien.
Les enfants parfois réticents à l’idée de suivre des traitements médicamenteux, retrouvent confiance en eux grâce à ces pratiques. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est leur progression sur le plan social. Les sports en groupe, notamment, favorisent une meilleure communication et un esprit d’équipe, tout en réduisant l’agressivité et l’impulsivité.
💡 À tous mes collègues, je souhaite rappeler que l’activité physique ne doit pas être considérée comme une simple option ou une recommandation vague. Nous devons aller plus loin, en personnalisant nos conseils en fonction des besoins spécifiques des patients. Par exemple, un enfant qui lutte principalement avec l’inattention bénéficiera davantage d’activités à habiletés fermées, alors qu’un adolescent impulsif trouvera un meilleur équilibre avec des sports collectifs dynamiques.
🎯 Ensemble, nous pouvons transformer notre approche du TDAH en intégrant l’AP dans les plans de soin de manière structurée. Les études récentes et les recommandations de l’OMS et de la HAS convergent : 60 minutes d’exercices modérés à vigoureux, deux à trois fois par semaine, suffisent pour observer des bénéfices significatifs. Le défi est d’aider les familles à intégrer ces pratiques dans leur quotidien, en valorisant des activités ludiques et adaptées à chaque patient.
L’activité physique ne se limite pas à réduire les symptômes du TDAH : elle améliore globalement la qualité de vie, en diminuant l’anxiété, en augmentant la performance scolaire et en favorisant un meilleur équilibre émotionnel. C’est une intervention accessible, peu coûteuse et bien tolérée, qui devrait trouver une place centrale dans nos recommandations.
Sources :
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