Après avoir interrogé 1,6 million d’adolescents dans 146 pays, des chercheurs ont constaté que plus de 80 % d’entre eux ne pratique même pas une heure d’exercice par jour.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), met en garde contre les effets délétères de cette inactivité dans une étude publiée vendredi 22 novembre dans la revue médicale The Lancet Child & Adolescent Health.
A travers le monde, plus de 80 % des jeunes ne satisfont pas à la recommandation officielle qui est d’effectuer une heure d’exercice chaque jour !
Épidémie de paresse
Manque de connaissances ou d’équipements, sécurité insuffisante des infrastructures, accroissement du temps passé devant des écrans : de nombreuses explications sont avancées pour expliquer cette épidémie de paresse.
Or, celle-ci met en danger la santé des adolescents : « Le manque d’activité physique entraîne un risque accru de surpoids et de maladies chroniques comme le diabète ou les douleurs de dos », détaille Chiara Testera, de la fondation Promotion Santé Suisse.« Pratiquer de l’exercice régulièrement est favorable au développement cognitif et donc à la capacité à apprendre, explique Regina Guthold. C’est aussi propice à l’établissement de liens sociaux. » Enfin, les études suggèrent que les ados actifs ont tendance à le rester à l’âge adulte.
“Plus de quatre heures par jour devant un écran”
Selon le dernier rapport de de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), “à 15 ans, seulement 14% des garçons et 6% des filles exercent une activité physique quotidienne en France”.
La sédentarité progresse comme chez l’adulte d’ailleurs. “Entre 2006 et 2015, le temps d’écran quotidien a augmenté d’une heure chez les 6-17 ans, soit plus de quatre heures par jour devant un écran“, rappelait François Bourdillon, ancien directeur général de Santé publique France, lors de la sortie d’un rapport sur le sujet en 2017.
Les filles, les plus concernées
En 2017, une étude de l’Insee évoquait notamment un manque d’offres dans le sport, à destination des filles. Elles sont globalement 85% à ne pas suivre les recommandations en matière d’activité physique, contre 78% chez leurs congénères masculins. Une situation d’autant plus préoccupante que cet écart continue de se creuser.
En 2018, les états membres de l’OMS se sont mis d’accord sur une feuille de route visant à réduire la prévalence de l’inactivité physique chez les ados de 15% d’ici à 2030. Regina Guthold, invite les pouvoirs publics à se saisir du problème, notamment en développant de nouveaux programmes d’incitation à destination des filles.
Sources :
https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(19)30323-2/fulltext