Dans une perspective d’avenir, l’identification des facteurs de risque de développer des formes sévères ou mortelles de la Covid-19 et des solutions pour améliorer l’immunité des populations est cruciale.
- Une étude publiée dans la revue Frontiers (1) a mis en avant que les pays connaissant une stagnation ou une régression de l’espérance de vie, avec des revenus et des taux de maladies non transmissibles élevés, étaient les plus touchés par l’épidémie. Elle conclut sur l’importance de l’activité physique comme facteur de prévention face au risque de développer une forme sévère voire mortelle de Covid-19.
- Cette conclusion est appuyée par une seconde étude (2) qui met en évidence qu’un IMC élevé et un rythme de marche faible sont des facteurs de risques potentiels de COVID-19 sévère : les personnes ayant un rythme de marche “lent” aurait un risque 88% plus élevé de développer une forme sévère de la maladie, et un risque de mortalité 83% plus élevé.
- Dans le même sens, cette autre étude (3) met en avant une corrélation inverse entre la capacité maximale aérobie et la probabilité d’hospitalisation due à la COVID-19. (3)
- Ces trois études convergent vers la nécessité de bien mieux et plus prendre en compte la pratique d’activité physique comme outil de prévention de la santé globale des populations.
- Enfin, dans cet article (4) le rédacteur en chef du Lancet introduit la notion de “syndémie” (entrelacement, dans une population donnée, d’une épidémie et des facteurs biologiques ou sociaux environnementaux délétères qui aggravent les conséquences de la maladie) et recommande pour l’avenir de ne pas se focaliser uniquement sur une solution vaccinale mais sur une approche globale permettant à la population d’être moins vulnérable face aux futurs virus.
Depuis ces 4 publications, une 5ème est parue sur le sujet : Les personnes qui étaient physiquement inactives pendant au moins deux ans avant la pandémie étaient plus susceptibles d’être hospitalisées, de nécessiter des soins intensifs et de décéder de la maladie due au Sars-CoV-2 que les patients qui avaient toujours respecté les recommandations en matière d’activité physique, selon l’étude parue mercredi 14 avril dans le British Journal of Sports Medicine (en anglais)
(1) Quentin de Larochelambert, Andy Marc, Juliana Antero, Eric Le Bourg, Jean-François Toussaint. Covid-19 Mortality: A Matter of Vulnerability Among Nations Facing Limited Margins of Adaptation. Frontiers in Public Health, Frontiers Media S.A., 2020, 8, ⟨10.3389/fpubh.2020.604339⟩. ⟨hal-03014119⟩
(2) Yates T, Razieh C, Zaccardi F, Rowlands AV, Seidu S, Davies MJ, Khunti K. Obesity, walking pace and risk of severe COVID-19 and mortality: analysis of UK Biobank. Int J Obes (Lond). 2021 Feb 26:1–5. doi: 10.1038/s41366-021-00771-z. Epub ahead of print. PMID: 33637952; PMCID: PMC7909370.
(3) Brawner, C. A., Ehrman, J. K., Bole, S., Kerrigan, D. J., Parikh, S. S., Lewis, B. K., Gindi, R. M., Keteyian, C., Abdul-Nour, K., & Keteyian, S. J. (2021). Inverse Relationship of Maximal Exercise Capacity to Hospitalization Secondary to Coronavirus Disease 2019. Mayo Clinic proceedings, 96(1), 32–39. https://doi.org/10.1016/j.mayocp.2020.10.003
(4) Richard Horton, le covid-19 n’est pas une pandémie, article publié dans le Lancet en septembre 2020, traduit en février 2021
(5) Robert Sallis , Deborah Rohm Young, Sara Y Tartof, James F Sallis, Jeevan Sall, Qiaowu Li, Gary N Smith, Deborah A Cohen. Physical inactivity is associated with a higher risk for severe COVID-19 outcomes: a study in 48 440 adult patients, 2021. https://bjsm.bmj.com/content/bjsports/early/2021/04/07/bjsports-2021-104080.full.pdf